Pas tout à fait, mais il s’agissait cependant, en cette soirée du lundi premier avril, de manifester contre la suppression annoncée d’un poste dans notre petite école de Naujac. « Suppression de poste », habile euphémisme administratif, pour signifier qu’il n’y aurait plus que trois enseignantes à la rentrée 2019-2020 donc …une classe vacante. Allez comprendre ! Le conseil de parents d’élèves, ému à juste titre par cette mesure, avait réussi à mobiliser un certain nombre de Naujacaises et de Naujacais et à faire signer une pétition qui recueillit quelque 170 signatures. La municipalité, de son côté, avait alerté des élus de communes extérieures, regroupés autour de Sonia Colemyn, conseillère départementale. Sud-ouest et le Journal du Médoc étaient aussi présents pour couvrir l’évènement. Après le regroupement devant l’école, accompagnée d’une séquence musicale offerte par les trompes du Rembuché, une réunion spontanée eut lieu à la mairie, dans la salle du conseil. Là, le maire de Naujac, des élus naujacais, les élus extérieurs, les représentants des parents d’élèves et des amis de l’école firent le point sur la situation et analysèrent les conséquences de cette suppression. Regret d’abord du conseil municipal qui avait obtenu, de haute lutte, lors du mandat précédent, la création de cette quatrième classe. Suppression qui ne correspond pas à l’évolution démographique de la comme en progression constante. Pour notre école, cela implique une redistribution des sections à tous les niveaux et donc des conditions de travail moins favorables pour nos enseignantes et pour leurs élèves. On déplora, bien sûr, que cette mesure aille à l’encontre d’une notion communément admise, à savoir que l’allègement des effectifs, directement lié au nombre de maitres, était une condition essentielle à un meilleure réussite scolaire et que l’insatisfaction de certaines familles n’oriente leurs choix vers des établissements, peut-être plus favorisés en terme d’effectifs, que notre école républicaine. Le paramètre de la ruralité fut aussi évoqué, non comme une fatalité mais avec une approche lucide des inconvénients inhérents à cette situation. Il fut aussi rappelé que la gestion de l’École ne doit pas être calqué sur la gestion de l’entreprise. L’éducation de nos enfants a une valeur, elle n’a pas de prix. Les investissements consentis actuellement en faveur de notre jeunesse, sont des investissements à long termes, certes peu spectaculaires électoralement parlant, mais qui porteront leurs fruits dans les décennies à venir, notamment sur le plan humain. L’école travaille pour l’avenir, ne lui infligeons pas les égoïsmes du présent. Il reste à un comité de parents dynamique et très investi, que nous félicitons et encourageons au passage, à faire valoir tous les arguments possibles face aux instances académiques. Nos souhaits sincères de réussite les accompagnent.