Morceaux choisis de l'histoire de Naujac-sur-Mer
Naujac-sur-Mer est une commune de la façade atlantique. Anciennement NAVIAC (Nausus pour certains), l’étymologie renvoie de toutes façons à « la nef, le navire ». C’était en effet un port, de la haute Antiquité à la période gallo-romaine. NAVIAC se trouvait sur la rivière DEYRE, elle-même affluent du fleuve ANCHISE, aujourd’hui fossilisé par les sables. Des bateaux à fond plat, venant de l’océan, remontaient jusqu’à ce port d’échouage et de commerce. Le DEYRE n’est plus de nos jours qu’un modeste ruisseau.
Auparavant, la Préhistoire est passée par là, on a retrouvé quelques jolis vestiges du néolithique ( haches en pierre polie) également près de DEYRE. Invasions barbares par l’estuaire, occupation anglaise durant la Guerre de Cent Ans. Cette dernière période donne lieu à des histoires mâtinées de légendes telle que la touffe d’herbe qui repousse éternellement rouge parce qu’elle est teinte du sang du dernier Anglais massacré, ou l’origine de la « quichenotte » (déformation de l’anglais kiss me not), cette coiffe inventée par les jeunes filles pour se protéger des assauts amoureux des soudards d’Outre Manche.
Un trésor fut découvert à Naujac en 1895. Une urne de terre cuite contenant des monnaies anciennes, dont des sesterces. Cette trouvaille a été acquise par le Médallier de Bordeaux (même adresse que la bibliothèque municipale).
C’est sur une demande faite le 20 juillet 1849 ( deuxième République) par des habitants des extrémités de Gaillan, Vendays, Saint-Trélody et Hourtin que s’enclencha un phénomène d’union avec la « paroisse de Naujac ». Après bien des péripéties et d’âpres négociations foncières, une loi du 6 juin 1865 fut promulguée, donnant officiellement naissance à la commune de Naujac-sur-Mer. Commune dont le territoire s’étend du Bourg actuel à la mer, en passant par Saint-Isidore.
Un épisode qui a transformé la physionomie du village : la fermeture de la scierie du Flamand à Saint-Isidore en 1992, entreprise qui a compté jusqu’à 150 employés et qui était le poumon économique de Naujac.
Le monument le plus caractéristique de la commune est l’église Sainte-Philomène, construite de 1852 à 1860 par l’architecte lesparrain E. BONNORE. La flèche et le clocher furent ajoutés en 1893. Pierres de taille, moellons et briques avec voûte lambrissée, elle constitue un spécimen unique en Médoc. Ses cloches ouvragées et son mécanisme d’horlogerie signé « Tiffauges » sont aussi remarquables. On retrouve dans notre église des bois provenant de structures de navires, ce qui fait dire à certains que les Naujacais de ce temps-là étaient des naufrageurs. Ils récupéraient peut– être, en toute innocence, les restes d’épaves échouées sur la côte du Pin Sec.
Une dernière légende, celle de Saint-Isidore. Ce saint espagnol méconnu en France a été utilisé, a posteriori, pour traduire l’expression ancienne d’ « issi drom » qui signifiait la route vers la mer.
Hommage aux aviateurs morts pour la France
Un hommage a été enfin rendu le 9 mai 2009, au cours d’une importante cérémonie, aux 7 aviateurs abattus dans la forêt du Pin Sec: les corps de ces jeunes héros reposaient déjà au cimetière de Naujac, au » carré militaire ».
Anglais ou Australiens, ils avaient pour noms: Thomas MILLS, Keith ALLEN, William EBSWORTH, Alan TYM, Cecil-Reginald WEAT, Reginald CANTWEL, et James CLARK.
La stèle fut érigée à l’endroit du crash, son inauguration donna lieu à une grandiose cérémonie qui rassembla plusieurs centaines de personnes et des personnalités locales et étrangères.
Ici par exemple de gauche à droite la députée Pascale GOT, le consul de Grande Bretagne à Bordeaux, l’ambassadeur de Grande Bretagne et le maire de Naujac.